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guerre
30 décembre 2010

appelle

De Gaulle arrive à Londres le 17 juin 1940 avec l'intention de négocier avec les Britanniques, alliés de la France, la poursuite de la guerre, après avoir exposé son plan à Paul Reynaud. Il rencontre le Premier ministre britannique, Winston Churchill, dans l'après-midi. De Gaulle expose son projet de maintenir la France dans le combat même en cas de capitulation du gouvernement installé à Bordeaux. Il émet le souhait de pouvoir s'exprimer à la radio dès que la nouvelle de la capitulation tombera. Churchill donne son accord de principe et met à disposition la BBC.

Dans la soirée du 17, l'écho du discours du maréchal Pétain, nouveau chef du gouvernement français, parvient à Londres. Ce dernier annonce son intention de demander à l'ennemi la signature d'un armistice. Churchill et de Gaulle conviennent dès lors que le second s'exprimera dès le lendemain sur les ondes mais le Premier Ministre devra écarter les réticences de certains membres du cabinet, notamment Lord Halifax.

De Gaulle lit son discours sur les antennes de la BBC à 18 heures, heure locale, le 18 juin 1940. C'est un appel à la poursuite du combat aux côtés des alliés britanniques. Pour le général de Gaulle, la bataille de France, qui vient certes d'être gagnée par les Allemands, ne signifie pas la fin de la guerre. Car « cette guerre est une guerre mondiale » et la France pourra s'appuyer sur la force industrielle de ses alliés et notamment celle des États-Unis. S'adressant aux soldats français, ce message d'espoir se termine par un appel à la « résistance », dont la flamme « ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas », faisant entrer le terme dans le vocabulaire politique du XXe siècle.

Pour autant, contrairement à une idée courante, l'appel du 18 Juin n'est pas une invitation à constituer des réseaux de résistance sur le territoire français. En militaire, de Gaulle s'adresse avant tout, et de manière explicite, aux militaires (officiers et soldats) et aux spécialistes des industries de l'armement (ingénieurs et ouvriers).

L'appel du 18 Juin marque néanmoins le début de la France libre qui, formée uniquement de volontaires (au début très peu nombreux), poursuit le combat sur terre, sur mer et dans les airs auprès des Britanniques et représente, face au régime de Vichy, la France qui se bat. L'évasion la plus impressionnante fut celle de l'Île de Sein au nombre de 133 pêcheurs. Le général de Gaulle[2]fut venu rendre hommage à l'épopée patriotique des Sénans[3]en 1940.

Plusieurs précisions sont à apporter au sujet de l'appel du 18 Juin 1940 :

  • Si le texte du 18 Juin est connu, nous ne disposons en revanche d'aucun enregistrement sonore. Les documentaires lui substituent souvent l'appel du 22 Juin (dont l'enregistrement, lui, nous est parvenu) mais sans toujours préciser qu'il ne s'agit pas (et qu'il ne peut s'agir) de celui du 18. Si la teneur des deux textes est assez proche, le général de Gaulle présente un argumentaire plus solide, le jour même de l'armistice franco-allemand.
  • L'affiche « À tous les Français », à ne pas confondre avec l'appel du 18 Juin.

    Par ailleurs, l'appel du 18 Juin est très souvent confondu avec le texte de l'affiche « À tous les Français » qui fut placardée sur les murs du Royaume-Uni, début août 1940. L'un et l'autre textes ont été publiés en première page du no 1 du Bulletin officiel des Forces françaises libres le 15 août 1940.
  • Enfin un notaire français, Jacques Fourmy, et l'historien suisse Christian Rossé ont retrouvé les retranscriptions de l'appel réalisées par les services d'écoute de l'armée suisse. Cela constitue sans doute le seul enregistrement papier original. « Dans les archives fédérales suisses de Berne, le compte-rendu du discours du général du Gaulle apparaît dans le Bulletin n° 153 publié par le Gruppe Ohr (Service écoute de la Division Presse et Radio de l'État-major suisse) à 6 h 00 le 19 juin 1940, à la page 3[4]. »
  • Le général de Gaulle a en outre été filmé, le 2 juillet 1940, prononçant une version légèrement différente de son appel, pour les actualités cinématographiques[5].
  • Après avoir déjeuné le jour même avec Duff Cooper(en), ministre britannique de l’information, le général de Gaulle doit rendre son texte plus neutre, le cabinet de guerre britannique voulant ménager Philippe Pétain, le nouveau chef du gouvernement français[6]. Toutefois, c'est la version originale qui a été publiée le lendemain dans la presse britannique, puis dans le Bulletin officiel des Forces françaises libres du 15 août 1940, le premier numéro du Journal officiel de la France libre le 20 janvier 1941 et l'ensemble des recueils de discours du général de Gaulle.
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